Le temps passe, le temps passe à une vitesse folle. Aujourd’hui mon deuxième bébé à 3 ans.
Il y a 3 ans à cette heure ci je l’avais dans les bras et nous allions faire la toute première rencontre entre elle et Lia.
Je n’avais jamais raconté sa venu au monde. Les souvenirs sont loin, mais je me rappel comme si c’était hier de ce moment fort.
Nous sommes le 15 Janvier 2014, je suis hospitalisée depuis le 9 Janvier 2014 pour suspicion de pré éclampsie.
Il est environ 19h30 quand je prends mon repas du soir, sous monitoring et avec le tensiomètre au bras prenant ma tension toutes les 5 minutes. Je rigole avec ma voisine de chambre et la sage femme. Mais la voilà à peine sorti que je commence à me sentir mal, je sens mes yeux partir, je sent mon corps s’envoler. Je n’ai plus aucune force, même parler me semble affreux. Heureusement que je n’était pas en chambre seul, car je ne pouvais plus atteindre le bouton d’appel, pas la force de lever le bras. Ma voisine de chambre l’a donc fait pour moi voyant que je n’était pas dans mon état normal.
J’entends la sage femme arriver. D’après mes souvenirs elle me lève les pieds et j’entends plusieurs personne rentrer dans ma chambre, je ne sais pas combien ils sont, mais il y a du monde. On me secoue dans tout les sens, on me déshabille, puis on me met leur « chemise de nuit », celle où on voit tout ton derrière et on m’emmène en salle de naissance. Pendant le trajet on me force à garder les yeux ouvert et a parler. On me tend mon téléphone, qu’ils avaient pris le soin d’emmener et on me dit d’appeler le papa. Chose que je fais difficilement, mais j’arrive à le prévenir de la situation.
Je suis maintenant en salle de naissance. Le médecin arrive et me dit que nous allons tenter le déclenchement car je suis stabilisée, mais qu’il y a de gros risque que ça finisse en césarienne si je refais à tel malaise.
Il est 20h30, on me met le petit tampon propess pour me déclencher. Mon homme arrive presque aussitôt. C’est parti pour une longue, très longue attente. La nuit est là, j’ai quelques contractions, mais rien de douloureux et surtout très espacé. Nous dormons comme nous pouvons, on doit prendre des forces, mais dormir ici ce n’est vraiment pas chose facile.
Nous sommes le 16 Janvier 2014, il est 8h30 du matin et ça y est les première contractions sont bel et bien là. Elles commencent vraiment très très fortes. On me demande si je souhaite la péridural au moment venu et je leur dit que non. On regarde mon col qui est ouvert à 2cm. Je demande un petit déjeuné que l’ont m’apporte et que je dévore, j’ai tellement faim. Puis je demande à aller marcher, car il est hors de question que je reste en salle de naissance tout le long et ma fille est trop haute, il faut la faire descendre.
Je marche dans les couloir de l’hôpital, dehors, des personnes nous disent « Ah vous allez accoucher ». Cela ce voit tant que ça que j’ai mal? Après environ 1 bonne heure de marche je retourne en salle de naissance et je demande à avoir un ballon, les contractions sont vraiment douloureuses et proches. Je fais donc du ballon en aillant des massages de mon homme. Puis je retourne marcher. Les heures défiles et se ressembles. J’ai tellement mal, je marche donc le plus possible. On regarde souvent l’évolution de mon col qui reste ouvert qu’à 2cm « il faut marcher madame », mais je ne fais que ça…
A midi je demande à manger et à boire, on me dit que ce n’est pas raisonnable, mais moi il faut que je mange et que je boive. Même la douleur des contractions ne m’empêche pas. On m’apporte donc un plateau repas en me disant de ne pas tout manger. Mais j’ai quand même tout manger, je dois prendre des forces pour faire naître ma fille.
Les contractions sont vraiment très très très douloureuses, mais je continue à marcher, à faire du ballon. Toutes mes contractions sont par les reins, mon homme me masse donc le dos. Je fais des exercices de respiration et je continue à rester bien mobile, à bouger mon bassin. Puis je demande à aller prendre une douche pour que la chaleur de l’eau me soulage, chose qu’on accepte. L’eau qui coule sur mon ventre et mes reins fait un bien fou. Puis je retourne en salle de naissance et nous demandons si ils n’ont pas un poste de CD. On nous en emmène un et nous partons dehors au parking chercher nos CD. Je reste un peu dans la voiture, ça me fait du bien d’être dans un lieu que je connais et qui est à nous. Puis nous retournons en salle de naissance. Nous mettons notre musique et je chante et danse le plus possible pour aider mon bébé à descendre. Je suis toujours à 2cm. Je dis donc à mon homme qu’il faut que je monte les 6 étages de l’hôpital à pieds, peut être que ça va aider. C’est tellement douloureux, mais j’arrive à tout monter. Nous retournons en salle de naissance, je suis toujours à 2cm, rien ne bouge.
Il est 19h30 et l’équipe change, je retrouve la maman d’une très bonne amie à moi, qui sera donc la puéricultrice. Je suis sur un petit nuage.
Il est 20h30 et il est temps d’enlever mon tampon pour m’en mettre un nouveau. Je suis toujours à 2cm. La nuit est là, mais nous continuons à marcher dans les couloirs de l’hôpital.
Il est environ 23h et rien ne bouge, malgrès des contraction toutes les 2-3 minutes depuis le début. Ma fille est vraiment trop haute…
Il est minuit et des poussières et on décide de me mettre sous perfusion avec l’ocytocine, pour accélérer les choses, on me dit « vous allez avoir encore plus mal ». Mais je gère chacune de mes contractions. Je ne peux plus aller me balader dans les couloirs, mais j’ai le droit d’aller jusqu’au toilette accompagné de la puéricultrice. La musique raisonne toujours dans la salle.
A environ minuit et demi on me demande si je veux percer la poche des eaux, que cela sera très certainement plus efficace mais aussi encore plus douloureux. Je réponds que oui.
C’est chose faite et à partir de là ce sont des contractions toutes les 5 secondes et qui durent 4 à 5 minutes. J’hurle dans tout l’hôpital tellement elles sont douloureuses, j’ai l’impression qu’on m’arrache les jambes et le ventre, l’impression que mon cœur s’arrête de battre. Mon col s’ouvre à 5cm, enfin. Je pleure, je ne peux plus bouger, j’ai tellement mal, je broie la main de mon homme et j’hurle « je veux cette putain de péridural », cela fait presque 16h que je gère toutes mes contractions, mais là la douleur est vraiment insupportable et je ne savais vraiment pas combien d’heure j’allais supporter ça. Je transpire comme jamais je n’ai transpiré. Je continue à crier « je veux la péridural, vite vite vite ».
L’anesthésiste arrive, on me met assise en dos rond, je transpire à grosse gouttes sur la sage femme qui me tient, je perds même les eaux sur ses chaussures.
On ne peut pas me piquer car 5 secondes entre chaque contractions c’est trop peu pour avoir le temps de le faire. 1h après d’attente, tant pis, elle le fait quand même en pleine contraction.
Mais à peine l’anesthésiste sortie, que je dis que j’ai envie d’aller à la selle. Bien entendu la péridural ne fait aucuns effet, les contractions sont affreuses, je n’en plus plus. Le cœur de ma fille commence à ralentir dangereusement, on me parle de césarienne. Mais heureusement pour moi je demande à pousser. On m’installe donc et on me laisse gérer tout ça, la douleur est omniprésente et d’une grande intensité « allez il faut pousser et vite, votre fille doit sortir ». Je donne tout ce que je peux. Le fait de pousser soulage vraiment la douleur. Je sent chaque étape du passage de ma fille. Et voilà qu’après 20 minutes de poussées ma fille est là dans mes bras.
Ava est née le 17 Janvier 2014 à 1h58 du matin, elle pèse 3.330 kg et mesure 49cm, c’est le 110 ème bébé de l’année, elle est née sur de la musique.
On m’a avoué juste après la naissance qu’ils m’ont fait la péridural, mais qu’ils savaient très bien qu’elle n’allait faire aucuns effets car mes contractions étaient vraiment trop fortes et qu’il aurait fallut plusieurs doses et heures pour que celle ci marche.
Nous sommes ensuite resté 2h30 en salle de naissance, mon bébé au sein et très heureux de cette nouvelle vie à quatre qui commençait.
Quel accouchement intense tu as eu…
Bon anniversaire à ta miss !
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